2008.01.30
Maurice Barrès est mort
Maurice Barrès est mort. Mort et enterré.
La mort de Maurice Barrès est un fait connu de tous, ce qui est nouveau c’est que l’œuvre de Maurice Barrès ait rejoint dans la tombe le corps mortel de l’auteur.
Qui connaît aujourd’hui l’œuvre de Barrès ? Qui l’a lu ? Qui l’a réellement goûtée ?
Peu de monde sans doute. Voila déjà de longues années que le génie lorrain était suspect pour les universités et les milieux de presse. Désormais il est à l’Index : essayez de trouver une librairie qui propose les ouvrages de Maurice Barrès. Pas une ne propose un échantillon du maître de la littérature française d’avant 1914. L’homme qui a dominé de la tête et des épaules la littérature de son époque au point qu’on a pu parlé des « années Barrés », celui « avec qui » ou « contre qui » l’on était est passé aux oubliettes.
Si vous en doutez, promenez-vous du côté du très parisien boulevard Saint-Germain et consultez les nombreuses librairies, où vont s’approvisionner les étudiants du prestigieux IEP de Paris destinés à venir irriguer le monde de demain de cadres en tous genres, et vous en acquerrez la certitude : « La colline inspirée » n’insufflera plus de mystique terrienne à nos dirigeants.
L’idéologie de la globalisation a eu raison des « Déracinés » qui n’a rien perdu de sa pertinence au contraire, nul ne fera le rapport entre nos parlementaires d’aujourd’hui et ceux de « Leurs figures », « La mort de Venise » n’élèvera plus jusqu’au sublime la réflexion sur la fin d’un monde. Même « Le culte du Moi » semble suspect de nationalisme ?
Et pourtant si certaines œuvres barrésiennes tomberont dans un oubli mérité (Les bastions de l’Est, Les diverses familles spirituelles de la France ), l’ensemble mérite d’être lu. Notre époque a besoin de Barrès.La preuve : « Certaines personnes se croient d’autant mieux cultivées qu’elles ont étouffées la voix du sang et l’instinct du terroir. Elles prétendent se régler sur des lois qu’elles ont choisies délibérément et qui, fussent-elles très logiques, risquent de contrarier nos énergies profondes. Quant à nous, pour nous sauver d’une stérile anarchie, nous voulons nous relier à notre terre et à nos morts. » M. Barrès Amori et dolori sacrum
Klarenberg
15:35 Publié dans Culture et Patrimoine | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : Maurice Barres